LE JOURNAL DE CHRYSOSTOME BARUCH
« CARNEM COGITO » 23 novembre 2012. L’éclat de la lumière au matin. Joie. ** Les non vies s’affichent sur les réseaux sociaux c’est une écume. La vraie vie, intime, riche, profonde …
Écrivain
« Voici le temps des assassins… »
Ce livre évoque comme en rêve la vie de mes aïeux. C’est de l’incantation, de la magie, il cherche à réveiller des mânes. Il lutte avec des lémures. Il est conçu comme une exposition de tableaux, une succession de saynètes, de vignettes plus ou moins titrées, certaines d’une noirceur terrible, d’autres un peu moins, un pâle soleil point dans un angle.
Mais ce livre est aussi l’espace quadrangulaire du « Témenos » celtique, du Fanum latin, de l’Église chrétienne, du périmètre Saint à l’odeur de foudre. Il a été découpé à la charrue par le soc d’un illuminé. J’ai planté d’un coup sec, dans un cri, le pieu fondateur, et je me suis signé.
Plus simplement, ce sont les Mémoires d’un transfuge de classe, un homme d’origine populaire, mais qui a vécu une grande partie de sa vie dans des milieux aisés. J’y raconte des souvenirs qui ne sont pas les miens, et dont je me rappelle, preuve si nécessaire, qu’il n’y a pas besoin d’avoir vécu quelque chose pour s’en souvenir.
Ce livre est tronçonnable à merci. Je l’ai conçu comme un de ces trumeaux, une de ces trumes, un de ces rondins de bois que débitait mon bûcheron de grand-père. Mais j’ai pu dégager deux versions. La plus longue : « Le livre de Chrysostome » comporte une longue préface et un épilogue, qui l’insèrent dans un cadre romanesque.
Splendeurs de la Misère c’est le coeur du livre; c’est une plongée au cœur d’un monde de non-dits, de souffrance, de honte, celui des destins sans issue qui furent ceux de plusieurs membres de ma famille paternelle, laquelle compta plusieurs assassins.
Par la seule force du souvenir mais aussi grâce à l’aide bien involontaire de la névrose, J’ai essayé de retrouver loin des poncifs, des photos, des clichés ,la vraie vie de la France d’en bas, celle d’un temps largement disparu et qui ne devrait pas survivre à ce livre. Un temps mort.
« Figurez moi donc comme une ombre, une silhouette, et oubliez moi, comme ces formes humaines qui ornent les dessins d’Hubert Robert et mettent en valeur la proportion des ruines. Je mets en valeur les proportions de mon époque et de sa civilisation en ruines. » – LE LIVRE DE CHRYSOSTOME, p. 69
« Dans l’état actuel des choses, de ce livre très composé que je propose à votre lecture, on peut juste dire que c’est écrit.
Et qu’il est question de l’Est, du Nord-Est de la France très exactement, du Pays de mes Aïeux. »
« Pour autant qu’il soit possible d’en distinguer l’origine, ce livre est parti d’un désir et d’un constat. […] Le constat, celui du temps qui passe, de la difficulté à retrouver les sensations des temps anciens. […] Tous les 30 ans c’est une autre affaire, un autre contexte, et je désespérais d’accéder à la conscience de la vie de mes grands-parents. »
« CARNEM COGITO » 23 novembre 2012. L’éclat de la lumière au matin. Joie. ** Les non vies s’affichent sur les réseaux sociaux c’est une écume. La vraie vie, intime, riche, profonde …
Et mon père dans tout çà ? Je sais qu’il aimait les horizons noirs, les ciels de tumulte. Les matins sombres qui tonnent soudain en éclats sourds et dégringolent en …
Il y a les vieilles chouettes dont ma grand-mère était, et qui voient dans la nuit, à travers l’épais brouillard des choses. Et il y a les hiboux. Mon grand-père, …
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