« CARNEM COGITO »
23 novembre 2012.
L’éclat de la lumière au matin. Joie.
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Les non vies s’affichent sur les réseaux sociaux c’est une écume. La vraie vie, intime, riche, profonde échappe à cette farandole de folie. Elle s’enrichit de l’immédiat, de langage, de connaissance de soi. La vraie vie est d’abord pudique, affective, et forcément discrète. Un journal intime aujourd’hui ne saurait être « tout dire ».
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Je tiens aux mots. Où que je sois, je cherche les mots, les lettres auxquelles m’accrocher. Les mots qui vont me plaire, m’intéresser, m’intriguer. C’est par cet endroit là que je tiens au monde. Je trouve dans l’écoute des mots des profondeurs insoupçonnées.
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Le pessimisme est une faiblesse du tempérament. Je manque de force pour accéder à l’intensité de la beauté du monde. Tout est souvent si beau. Même la laideur ou la méchanceté a quelque chose d’inaccessible. La vérité est que je ne suis juste pas au niveau.
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L’ÊTRE DE MOTIVATION
Sérieusement, écrire ou ne pas écrire n’a aucune importance. Publier ou ne pas publier c’est sans importance. Et pourtant l’un et l’autre m’intéressent, car l’un et l’autre me font du bien. Et puis des êtres humains vont me lire et parmi eux, certains auront de l’esprit. Me voici motivé. C’est une raison suffisante pour écrire.
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L’important c’est le langage la possibilité des mots leur capacité à s’opposer à l’obscurantisme, y compris à l’obscurité du langage lui même, son ombre portée.
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Moi qui connais l’envers ourlé des choses.
25 décembre 2012
C’est Noël. Je veux bien. Il parait. J’en serais ravi. Et pourtant avec la meilleure volonté du Monde, à Minuit je n’ai pas réussi à voir la différente entre hier et aujourd’hui.
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Je n’aurai pas rien produit de ma vie, mon livre « LA GLOIRE DES BARUCH » – ce travail sur mes ancêtres – ce qu’ils étaient – ce n’est pas rien de les avoir réveillés, ressuscités. Que ce que je suis ne plaise pas à la meute, au groupe, diable… Il arrive un moment, c’est leur problème. Mais c’est aussi l’endroit par lequel je suis intéressant.
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La Littérature est un art en mouvement.
Elle n’est pas donnée de tout éternité depuis Hésiode jusqu’à Michel Houellebecq.
Notre époque connait une nouvelle manière de lire et d’écrire. Aujourd’hui Internet bouleverse la donne aussi sûrement que l’imprimerie l’a fait à la Renaissance. Le rapport aux mots, au langage connait une révolution qui débouchera immanquablement sur une nouvelle société dont jeune vois pas pourquoi elle serait plus mauvaise que les précédentes.
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De tout ce qui réussit, il faut d’abord se dire: qu’est ce qui a donc tant plu à la Mort ?
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Longtemps j’ai demandé à la littérature de me consoler de la médiocrité de ma vie. Désormais je demande à ma vie de me consoler de la médiocrité de la littérature.